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Note d'intention :

"CARGO le désir fou d’embarquer m’est venu soudainement et ne m’a plus quittée. Comme une évidence brutale : monter à bord d’un porte-conteneurs avec les micros, pour un voyage au long cours. 

J’ai commencé à en rêver un peu après avoir fini LOIRE. L’idée de CARGO est née comme une suite logique : comme un second voyage sonore, maritime cette fois,  aimanté et appelé par le premier, terrestre. 

 

C’est l’expérience du lent voyage au long cours qui fait naître le récit radiophonique - écrit avec ma sensibilité de voyageuse-preneuse de son. C’est un état de disponibilité radicale au son, aux gens et aux ambiances que je recherche. "Etre là où je suis" et essayer de capter un peu de cela avec les micros.  

CARGO est une pièce radiophonique qui raconte un autre voyage. Elle invite avant tout l’auditeur à embarquer à mes côtés pour une traversée en mer à bord d’un gigantesque porte-conteneurs. 

 

Un voyage sonore là où l’on a quitté terre, là où le temps s’est dilaté, là où l’on est avec les vents, les océans, le son des conteneurs qui tanguent sur le pont, au rythme de la navigation et des ports d’escales. 

 

Un désir brutal et sans dérogation possible. Un désir puissant de sons naturels bruts : d’océan, de vent, et un désir tout aussi puissant de sons industriels. Des sons de moteurs, de grues, de fracas métalliques des conteneurs chargés et déchargés, de sirènes qui hurlent. Le désir d’une écriture radiophonique qui donne vraiment de la place à ces sons pour qu’ils racontent." 

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Note pour réaliser «Cargo»

 

«Comment raconter l’émotion lorsque j’ai vu le gigantesque porte-conteneurs qui m’attendait, dans le port du Havre, dans le soleil d’un dimanche de décembre ?

Que dire des grandes heures de soleil vécues par le hublot de ma cabine ?

Que dire de la fascination qui m’a prise, tout le jour et toute la nuit, à regarder le ballet incessant des immenses grues qui chargeaient et déchargeaient de gigantesque conteneurs  ?

Comment restituer la force du vent qui soufflait sur la coursive de mon Cargo ?

Et le bruit des moteurs assourdissants en salle des machines ?

Le mouvement du bateau sous mes pieds ? (...)

Que dire de tout cela, si ce n’est qu’il me faut repartir, et pour longtemps... essayer de ressentir et d’approcher un peu de ce qui me fascine tant sur ces cargos, en haute mer, et avec les micros. 

 

Passer plusieurs mois à bord pour accorder le tempo de mon corps de preneuse de son avec celui du porte-conteneurs. 

Alors seulement je pourrais espérer trouver comment raconter «Cargo».

Je pourrais espérer raconter cela, avec les sons.».     

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(Extraits de notes prises à  bord - juin - juillet - aout 2014)

 

Note du 14.06.14

 

Comment rendre compte de l’étrange poésie d’un port ? et de celle d’un porte-conteneurs ? c’est à cela que je m’attache. 

 

essayer de me laisser toucher jusqu’au fond du coeur par cette poésie. Ce mystère que je cherche à approcher depuis des mois. Essayer de me rendre disponible à cela. Mais disponible radicalement. 

 

Je sais qu’il va me falloir du temps pour cela. 

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Juin à Août 2014 -

 

J'ai embarqué au Havre début juin 2014.

J'ai quitté terre. j'ai largué les amarres pour de bon, quitté la connexion internet et le téléphone. J'avais dis que je ne donnerais pas de nouvelles.

Je pouvais alors espérer être radicalement disponible aux sons et au voyage.  Je suis partie en mer, à bord d'un gigantesque porte-conteneur, destination la Chine, aller- retour.

 A bord, j'ai enregistré. J'ai promené mes micros du pont aux cales, et j'ai vécu au rythme du cargo et de ses hommes pendant presque 3 mois.

 

Le cargo est un monde à part, un monde tout sonore.

C'est un peu de cela que j'ai essayé de capter au fil de la traversée lente du globe. 

 

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